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En 2020, rien ne s’est passé comme prévu. Nous nous apprêtions à vivre une année décisive et à nous engager à fond dans des processus internationaux. Mais lorsqu’est arrivée la pandémie, nous avons dû, comme bien d’autres, revoir nos priorités et nos méthodes de travail, apprendre à maîtriser de nouvelles technologies et faire preuve de créativité au quotidien. Du jour au lendemain, notre réseau a dû s’adapter, sans que nous perdions de vue nos objectifs.  

Ce contexte, qui a conduit le monde à un point de bascule, a donné encore plus de retentissement à l’appel pour un changement systémique. Les inégalités sociales se sont creusées comme jamais auparavant et de nombreuses communautés dont nous sommes proches ont été affectées par de multiples crises. La pandémie a mis en lumière les travailleurs sociaux, principalement des femmes, tant sur le plan de leur rôle essentiel que de leur vulnérabilité.

Pour essayer de comprendre ce qui arrivait, nous avons pris un temps de réflexion et publié une série d’articles. À cela sont venues s’ajouter les manifestations Black Lives Matter, qui ont suscité des débats difficiles. Dans le prolongement du discours amorcé en 2019 lors du Synode pour l’Amazonie, la nécessité d’une décolonisation des mentalités est devenue un sujet d’actualité brûlant. Dans le cadre d’un processus d’introspection, nous avons poursuivi notre remise en question en vue de concrétiser notre engagement à réduire l’empreinte écologique de notre propre réseau et avons lancé un site web rassemblant des idées et des études de cas de membres de la CIDSE.

L’impossibilité de manifester dans les rues et de faire entendre nos voix dans les conférences internationales ne change toutefois rien au fait que la crise climatique menace toujours. Nous avons donc maintenu notre engagement en participant au groupe de travail sur l’écologie de la Commission COVID-19 du Vatican, en créant des espaces virtuels pour l’engagement des jeunes et en amplifiant les voix de nos partenaires. Nous avons par ailleurs pris d’autres initiatives et activités majeures telles que la déclaration des Évêques sur le devoir de diligence et tissé des liens entre les acteurs de la société civile africaine autour de la question des droits fonciers.

Alors que nous avions l’impression que le système tout entier s’écroulait autour de nous, nous avons pu voir combien la solidarité, à tous les niveaux, est cruciale pour contenir la pandémie : de l’entraide entre voisins à un vaccin accessible à tous, partout dans le monde. À l’automne, nous avons reçu la nouvelle encyclique Fratelli Tutti comme un beau cadeau nous rappelant que nous avons tous besoin les uns des autres, entre frères et sœurs, et que nul ne pourra surmonter cette crise à lui tout seul. Malgré la dure réalité à laquelle nous avons dû faire face, notre espoir a grandi, car nous avons pris conscience que le temps était enfin venu d’amorcer un changement en profondeur. Le changement systémique a trouvé sa place à l’agenda mondial et plus personne ne peut l’ignorer. Avec de nombreuses autres organisations alliées, nous nous sommes engagés à « reconstruire en mieux ».

Comme nous l’a dit Amanda Gorman : « Il y a toujours de la lumière si nous sommes assez courageux pour la voir, si nous sommes assez courageux pour l’être » !

Je vous invite à lire notre rapport annuel 2020 pour faire le point sur une année éprouvante, mais très particulière, et à vous préparer aux étapes à venir.